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Association France Ethiopie Midi-Py.
5 octobre 2010

Ethiopie : plus de 100.000 personnes pour le festival traditionnel oromo

DEBRE ZEYIT (Ethiopie) (AFP) - 5 octobre 2010

Acclamée par la foule réunie en rangs serrés, la procession des dignitaires de la principale ethnie éthiopienne Oromo, couverts de peaux de lions, de velours colorés et de coiffes traditionnelles, descend vers le Lac Hora avant d’y faire des incantations.

 

Ce festival traditionnel se déroule chaque année le premier dimanche d’octobre à une cinquantaine de km de la capitale éthiopienne, Addis Abeba, dans la localité de Debre Zeyit, connue aussi sous le nom de Bishoftu ce qui signifie "terre entourée par l’eau", à cause des nombreux lacs volcaniques de la région.

 

Les chefs plongent leur chasse-mouche en crin de cheval dans l’eau limoneuse et aspergent la foule, surtout les plus jeunes enfants.Ils tournent ensuite autour d’un très vieil arbre sur lequel des femmes étalent du beurre tandis que d’autres sont assises sur des herbes odorantes fraîchement coupées et adressent des prières vers les branches tordues.

 

festival_traditionnel_oromo

 

"Cette tradition, Irrecha, fait partie de la culture du peuple Oromo. Bien avant les Chrétiens ou les Musulmans, les Oromos avaient leurs propres pratiques et religion", explique à l’AFP Nourié Ula, un jeune Oromo qui participe à la fête.

 

"Ils remercient Dieu pour la beauté des lieux, l’eau est considérée comme miraculeuse et apporte la prospérité.Aujourd’hui tout le monde vient encore ici, chrétien ou musulman, et bien sûr ceux qui sont restés animistes", précise-t-il fièrement.

 

Plus de 100.000 personnes étaient rassemblées dimanche pour la célébration de ces festivités Oromo -ethnie qui compte plus de 27 millions d’habitants soit plus d’un tiers des 80 millions d’Ethiopiens- et pour honorer les croyances ancestrales dans la puissance de la nature.

 

Les Oromos ont mis leurs plus beaux habits traditionnels, de coton blanc sur lequel tranchent des bandes de couleurs vives.Certains avancent montés sur de petits chevaux au milieu d’une foule innombrable qui soulève un épais nuage de poussière.

 

Une fois arrivés sur le lac Hora, chacun dépose des bouquets de petites fleurs jaunes et des herbes grasses sur l’eau avec lesquels ils s’aspergent.Ensuite viennent les danses et les conciliabules car le jour d’Irrecha, toutes les réconciliations sont possibles entre les Oromos.

 

"Ce jour et les cérémonies ici autour du lac sont très importants pour nous les Oromos.Les gens viennent de toutes les régions Oromo, parfois de très loin pour participer aux célébrations", affirme M. Nourié, installé sous les arbres où dansent des jeunes gens.

 

Dans la tradition, l’Irrecha est aussi l’occasion des transferts de pouvoir entre les chefs : "les Abagaada sont les chefs du peuple Oromo, comme des rois, mais ils ne peuvent rester au pouvoir que huit ans, ensuite pacifiquement ils passent le pouvoir à d’autres choisis démocratiquement par la communauté", raconte M. Nourié.

 

Les festivités d’Irrecha marquent également la fin de la saison des pluies en Ethiopie et l’espérance de récoltes abondantes, d’où les offrandes aux arbres et au lac, symboles vivants du Dieu unique adoré par les Oromos avant les grandes religions du Livre.

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