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Association France Ethiopie Midi-Py.
19 novembre 2010

Arts et culture d'Ethiopie

En raison du maintien de son indépendance et suite à la mauvaise expérience catholique au XVIIe siècle, l'art éthiopien n'est que peu influencé par le monde occidental. En revanche, sa proximité avec le monde byzantin est perceptible dans l'art chrétien. Avant les années 1990, l'art éthiopien est relativement peu connu du grand public occidental. La première étude européenne date de 1892 et la première expédition archéolique s'est effectuée en 1906. De nombreuses collections privées et des librairies ont gardé inconnu l'art éthiopien. Sa reconnaissance internationale débute en 1960, avec la publication par l'UNESCO d'enluminures, progressivement des expositions sont organisées dans différentes villes, à Addis-Abeba, Paris ou encore Baltimore. L'aspect le plus connu demeure l'art chrétien, tandis que l'artisanat n'est que peu étudié.

L'art chrétien éthiopien

Christianisée dès le IVe siècle puis coupée du reste du monde chrétien suite à l'expansion de l'islam à partir du VIIe, l'Éthiopie a développé une tradition religieuse mais également un art chrétien original. Celui-ci s'exprime sous trois formes principales : l'architecture, l'orfèvrerie et la peinture. L'architecture chrétienne est partiellement influencée par la civilisation aksoumite ; les premiers monuments taillés dans la roche datent du VIIe-Xe. Ils apparaissent tout d'abord dans la province du Tegré où, aux Xe-XIIe, est creusée une grande église funéraire à plan cruciforme dédiée aux souverains Abreha et Atsbeha. L'ensemble le plus célèbre reste celui de Lalibela où Gebre Mesqel fait tailler au XIIIe les premières églises monolithes. Quand elles ne sont pas taillées dans la roche, les églises éthiopiennes ont souvent une forme octogonale. L'intérieur des édifices religieux sont parfois décorés et c'est principalement dans ce domaine que la peinture éthiopienne s'est développée, influencée par l'art byzantin.

Les plus vielles peintures chrétiennes conservées sont des enluminures datant, environ, du VIIe ; les contacts entre le royaume d'Aksoum et le Moyen-Orient sont perceptibles à travers le style des œuvres. L'isolement du pays par rapport au reste du monde chrétien est visible dans les peintures des XIIe-XVe durant lesquels un véritable style éthiopien se développe. La première école picturale originale éthiopienne apparaît vers 1400, les peintres illustrent principalement des manuscrits. Outre l'architecture et la peinture, on retrouve un art des croix qui constitue « probablement la part la plus originale de l'art chrétien éthiopien », note Jacques Mercier, historien de l'art. Cette orfèvrerie serait apparue durant les siècles de christianisation du pays, durant les Ve-VIe pour véritablement prospérer dès les Xe-XIIe. Les gravures sont géométriques, les sculptures anthropomorphes sont absentes et le Christ est parfois représenté. La diversité des styles, des tailles et des matériaux permet de retrouver des formes originales par rapports aux arts d'autres chrétientés.

Artisanat

Contrairement à l'art chrétien, les objets artisanaux de la vie quotidienne conservés ne dépassent pas 200 ans. Les différents artisanats se sont développés en fonction des aires culturelles, définies par rapport aux systèmes agraires. Ainsi dans le Sud-Ouest, notamment dans l'aire horticole, on retrouve du mobilier monoxyle, des tables et des sièges, ceux-ci étant particulièrement travaillés. La culture régionale du café explique le développement d'un artisanat prévu à cet effet, comme les plateaux recevant des tasses ou encore les cafetières. L'appuie-tête constitue un objet important de l'artisanat éthiopien ; son usage s'est répandu du sud vers le nord à partir du XVIIe. Ils sont souvent monoxyles mais peuvent être constitués de deux pièces.

La poterie, d'une « extraordinaire diversité », est de grande qualité surtout dans les régions du Tegré, du Harer, de l'Illubabor, du Welayta et du Gayent. La bijouterie est toute aussi diverse, les Argobbas du Harerr ayant développé dans ce domaine un artisanat original. Toujours dans le Harer, on retrouve des vanneries colorées décorant l'intérieur de certaines maisons de la capitale régionale. Dans le passé, l'artisanat a touché l'armée puisque bouclier et matériel de guerre ont été travaillés. Dans le nord, les boucliers sont renforcés et décorés par des plaques en métal embossées.

Art corporel

Enfin, l'art éthiopien est également corporel. Au XVIIe siècle, les chrétiennes donnent une grande importance à leur coiffure ; de nos jours, les femmes du Tegré portent une coiffure bien distincte. Dans le sud, outre les coiffures d'argile des Nyangatom, on retrouve les perruques des Oromos, parmi les plus célèbres, celles de la région de Jimma. Les tatouages sont également développés. Ils sont relativement discrets dans les populations rurales chrétiennes où les femmes se font parfois tatouer une croix sur le front. En revanche, ils sont bien plus visibles chez les Mursis qui se tatouent une partie importante du corps.

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